Selon De Standaard qui a analysé les comptes annuels des partis publiés ce mois-ci à la Chambre, en deux décennies la fortune cumulée des partis belges est passée de 56,4 millions d’euros (chiffre corrigé en tenant compte de l’inflation) à 156,8 millions d’euros (chiffres de 2021).
Cette fortune a quasiment triplé en vingt ans.
Rien qu’entre 2020 et 2021 (date des derniers chiffres) leur fortune a augmenté d’un sixième puisqu’elle n’était que de 133,5 millions d’euros en 2020. C’est surtout la progression du Vlaams Belang qui est impressionnante puisque son capital est passé de 10,5 millions à 15,4 millions en un an et parvient ainsi à se classer à la troisième place.
Cette hausse montre que les partis se subventionnent en mettant des millions de “côté” pour affronter au mieux les multiples élections de 2024 (fédérales, régionales, européennes et communales).
Saviez-vous aussi que de tous les partis, c’est la N-VA qui est le plus riche?
Voici la fortune des partis en 2021 par ordre décroissant:
- N-VA : 34,9 millions
- PS : 16,6 millions
- Vlaams Belang : 15,4 millions
- MR : 13,6 millions
- CD&V : 13,4 millions
- Vooruit, PVDA/PTB, Ecolo: environ 11 millions d’euros chacun
- Les Engagés (ancien CDH) : aussi environ 11 millions d’euros, mais il faut là-dedans la vente de leur siège pour 4,4 millions.
- Open VLD :9,8 millions
- Groen: 6,9 millions
- Défi : 562 000.
D’où vient l’argent des partis ?
En majorité des subventions gouvernementales qui dépendent du résultat des élections. Au total, les partis belges ont reçu 75,2 millions d’euros de subventions en 2021, réparties comme suit:
- près de 11 millions pour la N-VA (très précisément 10.988.430 euros),
- 8,6 millions pour le PS (8.609.723),
- 8,1 millions pour le Vlaams Belang (8.069.838),
- 7,1 millions pour le MR (7.107.663),
- 6,5 millions pour le CD&V (6.529.304),
- 6,3 millions pour Ecolo (6.340.259),
- 6 millions pour le VLD (5.988.465),
- 5,8 millions pour le PVDA/PTB (5.800.594), les Engagés (5.538.496)
- et enfin près de 5 millions pour Vooruit (4.788.872) et Groen (4.689.014).
Chaque parti peut aussi recevoir des dons privés en respectant quelques règles, par exemple:
- un don au-delà de 125 euros ne peut plus être anonyme;
- le don d’un particulier ne peut dépasser 2000 euros de don par an, tout partit confondu;
- une même personne ne peut pas donner plus de 500 euros par an pour un même parti.
Les partis politiques tirent également des revenus de leur patrimoine ainsi que des différents instituts ou organisations sous leur contrôle, mais aussi de transferts d’argent de leurs mandataires (qui reversent une partie de leur salaire à leur parti par exemple. Ces revenus sont très limités, à l’exception du PS et d’Ecolo précise encore De Standaard.
La seule exception sur ce sujet est le PVDA/PTB. Les parlementaires versent des milliers d’euros par mois au parti et il a aussi récolté 2,2 millions d’euros grâce aux cotisations de ses membres. Si les dons aux partis sont limités par la loi, les cotisations des membres ne le sont pas, une lacune que le parti utilise, toujours selon de Standaard, pour faire payer des cotisations très élevées à ses membres les plus riches.
Source : De Standaard